"Les DS provoquaient déjà de folles passions. Elles vont désormais causer de plus grands
ravages encore dans le coeur des automobilistes : elles ont appris à faire de l'oeil"
Ainsi parle un commentateur. Un autre ajoute aussitôt : "la DS n'a jamais été une voiture
comme les autres. Déjà elle poussait des soupirs. Voilà maintenant qu'elle nous suit des
yeux !"
En fait, le brevet Citroën utilisé pour le nouvel éclairage des DS et des ID a des buts
plus austères. Il transforme les conditions de la circulation nocturne.
Le gain de vitesse qu'il permet de réaliser sur une route sinueuse est spectaculaire et
et correspond à une augmentation de la sécurité préventive e l'ordre de 20 à 30% par rapport
à la prestation d'un véhicule à l'éclairage traditionnel.
L'éclairage d'une voiture se déplaçant la nuit à grande vitesse, était jusqu'ici insuffisant
en virage, même lorsqu'il était - par exemple grâce à l'appoint de phares à iode à longue
portée - satisfaisant en ligne droite. Pour y remédier, Citroën a étudier un dispositif
optique nouveau. Avec celui-ci la DS dispose d'un système d'éclairage automobile le plus
perfectionné qui soit aujourd'hui dans le monde. Il procure à son utilisateur un éclairement
aussi bon en virage qu'en ligne droite, grâce à l'action combinée de quatre phares, deux
principaux et deux auxilliaires.
Les projecteurs principaux (200 mm) sont à commande dynamique, c'est à dire que la hauteur
de leur faisceau lumineux est automatiquement adaptée au variations d'assiette de la
voiture.
Les projecteurs auxilliaires (162 mm) sont à lampe à iode à longue portée. De plus - c'est
en ceci que réside la nouveauté - ils sont mobiles sur un axe et sous commande directionnelle,
c'est à dire qu'il pivotent automatiquement en
fonction de l'orientation des roues directrices
afin d'éclairer les virages. Déjà un observateur les a drôlement mais justement nommés
"les phares pour voir dans les coins" . Un système de renvoi par leviers et tiges, avec
réglages et ressort de rappel, commande leur rotation depuis le relais de direction (côté
droit). Leur mouvement est calculé pour que leur faisceau lumineux soient toujours placés où
le conducteur a besoin de voir, non seulement sans retard, mais encore avec une certaine
anticipation : avant que la voiture ne commence vraiment à tourner. On sait qu'une voiture
ne répond au braquage du volant de direction qu'avec un certain délai, du fait de l'
intervention d'un facteur d'élasticité : la rigidité de dérive des pneumatiques (phénomène
décrit par la théorie de la dynamique du véhicule). Au contraire les phares auxilliaires
ont, eux, une réponse instantanée. Ils éclairent donc l'intérieur du virage un peu avant
que la voiture ait effectivement commencé à tourner.
Afin que le dispositif soit pleinement efficace, les phares pivotent de façon inégale.
Leur mouvement a été étudié de telle sorte que la rotation du phare intérieur soit plus
grande que celle du phare extérieur, et cela d'autant plus que le braquage des roues est
augmenté. Roues braquées à fond, le phare intérieur pivote de près de 80°. Ainsi, pour
rentrer dans un garage obscure, la voiture est encore sur la route que déjà l'intérieur
de garage situé à la perpendiculaire est éclairé.
En position "lanterne" ou "code" (feux de croisement) seuls les phares principaux sont
éclairés. En position "route" les quatre phares fonctionnent ensemble. Le pivotement des
phares d'appoint et la fixité des phares de route conventionnels procurent une excellente
plage d'éclairement devant le véhicule et vers l'intérieur du virage. Même en ligne droite
ce dispositif est utile : il est facile par de très légères impulsions données au volant,
de déplacer le faisceau des phares à longue portée; le jeu d'ombre et de lumière ainsi
créé révèle mieux le lointain en donnant du relief au moindre obstacle de la route.
Ce dispositif équipe en série toutes les Pallas. Il est livrable en option sur les autres
modèles ID, DS et breaks.
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